• Le marxisme et l’oppression des femmes. Vers une théorie unitaire, Lise Vogel
2022, « Lise Vogel et la théorie de la reproduction sociale », Le marxisme et l’oppression des femmes. Vers une théorie unitaire, Lise Vogel, Paris, Les éditions sociales, p. 7 à 17.
Le marxisme et l’oppression des femmes, traduit pour la première fois en français, est un ouvrage majeur dans l’histoire du féminisme et il est considéré à raison comme un texte fondateur de la « théorie de la reproduction sociale ». Lise Vogel y développe une analyse marxiste de l’oppression des femmes qui s’emploie à mettre au jour le rôle du travail domestique dans le cadre du capitalisme en tant qu’il garantit la reproduction de la force de travail. La subordination des femmes ne constitue pas un rapport de pouvoir situé en marge de l’exploitation capitaliste, mais est requise par le capital lui-même. Les principaux courants du féminisme ont eu trop tendance à ignorer les ressources offertes par l’analyse marxiste, tandis que les principales élaborations du mouvement ouvrier n’ont pas su prolonger la théorie de Marx pour penser la question spécifique de l’oppression des femmes. Il s’agit ainsi de dépasser le clivage entre ces deux mouvements, et de fonder une théorie unitaire de l’exploitation capitaliste et de la domination de genre. C’est cette perspective, indissociablement théorique et politique, que défend Lise Vogel dans cet ouvrage.
L’introduction à l’édition française est écrite par Aurore Koechlin ; la traduction est assurée par Yohann Douet, Paul Guerpillon, Vincent Heimendinger et Aurore Koechlin.
• Histoire globale des socialismes. XIXème-XXème siècle
2021, « Angela Davis », Ducange Jean-Numa, Keucheyan Razmig, Roza Stéphane (dir.), Histoire globale des socialismes. XIXème-XXème siècle, Paris, PUF, p. 837 à 845.
• Le nouveau monde. Tableau de la France néolibérale
2021, « Féminisme », Burlaud Antony, Popelard Allan et Rzepski Grégory (dir.), Le nouveau monde. Tableau de la France néolibérale, Paris, Éditions Amsterdam, p. 713 à 720.
• Conversations avec Bourdieu
2019, « Les angles morts de Bourdieu », avec Juan Sebastian Carbonell, Ugo Palheta et Quentin Ravelli, in Burawoy Michael, Conversations avec Bourdieu, Paris, Éditions Amsterdam, p. 8 à 46.
Dans cet ouvrage, le sociologue anglo-américain Michael Burawoy souligne les tensions théoriques et politiques de l’oeuvre de Pierre Bourdieu à partir de « conversations imaginaires » entre le sociologue français et une série d’auteurs (Antonio Gramsci, Frantz Fanon, Simone de Beauvoir, etc.). Chacune de ces conversations se présentent comme autant de contributions nécessaires au renouvellement des assises théoriques de la sociologie contemporaine. La parution de l’ouvrage aux Éditions Amsterdam est accompagnée d’une longe introduction (80 000 signes) à laquelle j’ai participé sur les « angles morts » de la sociologie de Pierre Bourdieu. J’y discute notamment son usage du terme de « reproduction sociale », avec les apports de la sociologie du genre.
Aurore Koechlin 